L'Assemblée Nationale vient d'adopter la reconnaissance du vote blanc.Plus que d'une reconnaisance, il s'agit simplement de le distinguer du vote nul.Pour l'Observatoire de la Démocratie, dont la prise en compte du vote blanc est une revendication essentielle depuis sa création, il s'agit d'un premier petit pas bien timide. Nous pensons en effet, qu'en cette période de grave crise politique, le vote blanc peut etre une arme efficace pour sauver et renforcer la démocratie.A condition, qu'il soit reconnu comme suffrage exprimé et qu'à partir d'un certain pourcentage, il entraine l'obligation de refaire l'élection.
De plus en plus, chaque élection est marquée par une condamnation de l'offre politique qui se traduit par un vote protestataire, le plus souvent marginal ou pour des extrêmes. Il donne de ce fait une fausse légitimité à des élus ou des partis qui en tirent durablement bénéfice. Le vote blanc pourrait permettre à des électeurs insatisfaits de l'offre politique qui leur est proposée de l'exprimer démocratiquement . Encore faut il qu'il soit non seulement pris en compte, mais considéré comme un vrai choix c'est à dire un suffrage exprimé, et assorti, à partir d'un certain seuil, de l'obligation de refaire l'élection. Il permettrait ainsi à des électeurs de dire à notre pays:
"ce qui nous est proposé ne nous convient pas, refaîtes la copie ou à refaire"
Alain disait qu'en démocratie, le pouvoir le plus essentiel est celui de dire "NON". Le vote blanc, ainsi conçu, serait ce pouvoir, pacifique, légitime et moins dangereux que le vote protestataire.
Jean-Francis Dauriac