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3 avril 2006 1 03 /04 /avril /2006 11:36

 

«Car la jeunesse sait ce qu’elle ne veut pas avant de savoir ce qu’elle veut ». Jean Cocteau

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, malheureusement. Le chômage chez les jeunes flirte avec les 23% et la situation est plus qu’alarmante pour ceux qui sont sans qualification : le chômage atteint 40%. La génération des moins de 30 ans vit dans un univers où le mot « crise » revient en permanence. C’est une génération qui utilise les moyens d’informations qui ne sont plus la presse écrite mais l’Internet, la télévision. Tout leur monde est imprégné de ces images, de ces informations qui montrent une société dangereuse, mutante. Il est donc normal qu’ils ressentent une très grande angoisse comme le rappelait le philosophe Michel Serres. Cela n’a rien à voir avec les mouvements des années soixante-dix. Le chômage en 1972 touchait 320 000 personnes, le monde était ouvert, l’Europe en construction, la guerre n’était plus qu’un lointain souvenir. Cette jeunesse triomphante se battait pour plus de liberté et moins de rigidité de la société. Les slogans étaient influencés par le surréalisme : « Sous les pavés, la plage ».   

Depuis toujours la jeunesse a cela de précieux qu’elle ne saurait jamais se résigner. Peut-être l’avons-nous un peu vite oublié… Elle est pleine d’ambition et souvent très impliquée dans les associations, dans l’entreprise de nouveaux projets. Elle est aussi en quête de sens dans un monde difficile : sida, faim dans le monde, problème environnementaux, guerres… D’où le refus de tout ce qui leur semble aggraver leurs situations, augmenter la précarité et obscurcir un peu plus un avenir qu’il craigne. A cela s’ajoute la préoccupation des jeunes venus de la deuxième et troisième génération des flux migratoires. La perception de tout ce qui n’est pas juste est grande : les chiffres énormes des bénéfices des grandes entreprises, l’argent facile, les tentations d’une société de consommation et les moyens dérisoires qui sont les leurs…S’ils rejettent aujourd’hui la politique, ce n’est pas tant sur le fond que sur l’image qu’elle donne d’elle-même.  La forte mobilisation autour du CPE en est l’illustration parfaite. Las de la politique spectacle où tout est promis, rien n’est fait, des petits « bricolages » dont ils ne sont pas dupes, ils rejettent plutôt les hommes politiques qui n’incarnent pas à leurs yeux le changement, ne proposent aucune vision d’avenir. Pour autant, ils se mobilisent tout le temps contre l’injustice sociale.

Depuis bientôt quatre ans, le gouvernement ne cesse de les pointer du doigt. Depuis bientôt quatre ans, tout, que ce soit dans les discours ou dans les actes, montre que la jeunesse ne représente pas un espoir qu'il faut encourager ni une chance qu'il faut promouvoir, mais bien au contraire un risque qu'il convient de limiter et dont il faut se préserver : caméras de surveillances et police dans les établissements scolaires, interdiction de regroupements dans les halls d’immeubles, propos insultants et répétés du Ministre de l’Intérieur et dernièrement le débat caricaturalement non maîtrisé sur le projet de loi relatif au droit d’auteur et plus particulièrement sur le  « peer to peer ». Aveuglé par sa politique ultra sécuritaire et du tout répressif à l’encontre des jeunes et des personnes d’origine étrangère, le gouvernement stigmatise finalement toute une jeunesse et favorise la montée en puissance des violences. 

Le projet de loi pour l’égalité des chances devait, en principe, proposer de nouveaux dispositifs pour les jeunes en difficulté et des solutions adaptées pour les discriminations dont sont victimes toutes celles et ceux habitant des quartiers défavorisés ou issus de l’immigration. Le projet de loi ne répond en rien à ces problèmes. Par amendement gouvernemental, il a été introduit le contrat première embauche (CPE) et cela sans qu’aucune concertation n’ait eu lieu avec les organisations syndicales et les organisations de jeunesse. En introduisant une période d’essai de deux ans et la possibilité de licencier sans motivation, il légitime la précarité. Cette loi introduit également l’apprentissage dès 14 ans et le travail de nuit des apprentis. Les jeunes ont très vite perçu cette tromperie à leur égard, les confirmant dans leurs réactions de rejet d'une société dont ils se sentent exclus et dont ils se sentiront encore plus exclus quand ils auront vécu la précarité qui leur est préparée.

Il faut redonner confiance aux jeunes et leur permettre une véritable insertion professionnelle. C’est l’objectif du contrat Entrée dans la Vie Active (le contrat EVA). Beaucoup de jeunes avec un parcours de formation insuffisant, parfois chaotique, sans forcément avoir une idée précise de ce qu’ils veulent faire, ont besoin au préalable d’une écoute, d’une évaluation et d’une orientation. Cela est d’autant plus indispensable qu’il faut prendre en compte deux données incontournables. La première est l’évolution rapide des métiers et la deuxième, l’inversion des flux démographiques. C’est à partir de ce regard précis sur chacune des situations individuelles que l’on pourra proposer le contrat EVA. Cela doit également s’accompagner d’un travail qui n’a pas été réalisé : une étude prospectives des besoins dans les entreprises. Ce contrat s’adresse donc aux jeunes entre 18 et 25 ans, c’est-à-dire à un moment où certains sortent des de l’école secondaire ou d’études plus longues, mais également à des demandeurs d’emplois et des salariés qui sont sortis de l’école plus tôt. C’est un contrat qui s’équilibre entre droits et devoirs. Un droit à la formation, un droit  à une première expérience professionnelle, un droit à une bourse ou allocation d’autonomie. Mais aussi des devoirs : s’engager à suivre les formations et études avec assiduité, rechercher un emploi,  accomplir un service civil permettant des actions de solidarité. Il s’agit d’un véritable projet de société où chacun apporte sa contribution mais aussi sa générosité. C’est également le moyen de permettre à chacun de construire son propre projet de vie à son rythme, de démarrer dans la vie et faire des projets.   

On ne peut pas vivre dans une société qui met au ban toute la jeunesse et sa diversité. On ne peut pas proposer une solution unique à tout le monde. Ecouter, s’adapter, comprendre des situations diverses et variées, proposer aussi des solutions adaptées à chacun pour pouvoir vivre ensemble. La jeunesse a besoin d’espoir. Elle rêve d’avenir, il est temps d’agir !  Martine AUBRY ( www.refomer.fr )

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commentaires

L
En direction des Jeunes…<br /> Des démarches de reconnaissance <br /> s’imposent<br /> <br /> La crise des banlieues, comme la bataille du CPE mettent à l’ordre du jour la réflexion sur la<br /> Pédagogie de l’action dès que l’on pense à agir avec les jeunes et/ou en direction des jeunes.<br /> <br /> Si la crise des banlieues avait inquiété par le fait que le monde adulte pouvait se laisser aller à penser que la jeunesse s’exprimait le plus souvent par la violence, la lutte pour la suppression du CPE nous a donné l’image d’une jeunesse active, capable de s’organiser, de recueillir respect et soutien des autres générations, déterminée dans l’objectif à atteindre.<br /> <br /> Les jeunes méritent en effet tout notre respect. <br /> S’il est des étapes dans le développement de la pensée, la compréhension s’installe très tôt avec d’autant plus de mérite que la tendance générale du monde adulte irait plutôt vers l’étouffement et que les conditions économiques générales repoussent l’âge de l’autonomie bien après la fin des études.<br /> <br /> En effet, les jeunes comprennent très tôt les enchaînements logiques. Il en est même à se demander si l’exercice de la réflexion philosophique n’est pas repoussé un peu tard dans la scolarité, à la dernière année de l’enseignement secondaire. Ne peut-on pas réfléchir plus tôt et dès « l’âge de raison » à moins que nous soyons inconsciemment méfiants de toute émancipation ? Il fallait voir ,sur les plateaux de télévision, les jeunes adultes réagir, quand des hommes d’âge mûr, fussent-ils éminent Philosophe ou syndicaliste, émettaient des doutes quant aux capacités des jeunes collégien(ne)s à comprendre la situation.<br /> <br /> En effet les jeunes méritent que nous adoptions une pédagogie moderne dans notre action de formation des futurs citoyen(ne)s.<br /> <br /> Le plus souvent, les jeunes se révèlent dans l’action concrète. Dès 1930 le père de la pédagogie moderne, Célestin Freinet, appelait à rendre les élèves acteurs de leur formation en les amenant à produire. De nos jours, au cours de démarches d’initiation et de formation citoyenne, cela nous impose de réunir les conditions pour que les jeunes de nos quartiers soient en situation de production concrète socialement utile donc socialement reconnue. C’est de l’utilité que procède la reconnaissance et par là même le développement, la formation, l’émancipation. La citoyenneté ne s’enseigne pas de façon ex-cathedrae mais par la pratique.<br /> <br /> Socialement utile ? Utile aux autres, répondant à un besoin d’une catégorie sociale autre que la sienne. Nous sommes loin de l’organisation du séjour à la neige par un groupe d’ados pour eux-mêmes. Les exemples concrets ne manquent pas et peuvent être recensés dans des domaines aussi divers que l’aménagement d’espaces, le service aux personnes âgées, l’organisation de sorties éducatives pour plus jeunes, l’organisation de spectacles en tout genre, la réalisation d’une œuvre d’art, etc. <br /> <br /> Quoi de plus simple, il suffit de la volonté politique !<br /> <br /> Jean-Pierre lEROY<br /> Principal de collège honoraire<br /> Ancien Conseiller général du Nord<br />
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O
Réponse à Jean-Pierre Leroy: Nous n'avons rien à ajouter à votre position, nous la partageons pleinement . L'Observatoire de la démocratie
R
Les arguments de Martine Aubry sont très intéressants : novateurs et responsables. Le débat est à la hauteur des enjeux ; ses propositions tiennent la route, j'en suis sûr !
Répondre
O
Merci pour elle, nous lui transmettons. l'Observatoire de la Démocratie
N
Le conflit autour du CPE est le révélateur de la véritable dissidence de la jeunesse actuelle. A cette dissidence et à la demande d'espoir et de réenchantement du Monde, Martine Aubry propose EVA un CPE bis qui prend les jeunes pour des idiots.Martine Aubry ne démontre en fait que sa seule ambition. Se hisser au rang des présidentiables de la Cinquième République en proposant comme tous les autres concurrents un produit marketing.En proposant EVA, Martine Aubry s'assure les votes de l'électorat (trés réduits) des responsables d'agences de communication mais fait se gausser ceux qui connaissent les vrais réalités.Tous les responsables marketing actuels savent que les jeunes ne sont plus segmentable comme leurs ainés alors Martine, EVA ça ne fera marcher personne. Martine devrait se contenter de ses piscines publiques réservées aux musulmanes, en clientelisme communautariste elle est trés forte.
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O
Vous avancez un seul  argument, le reste n'est qu'attaque personnelle. Que vous n'aimiez pas Martine Aubry est votre choix et n'est pas vraiment le sujet.  Sauf qu'une bonne partie de l'électorat de gauche est en droit de s'inquiéter de ce climat de haine entre socialistes....Pour le reste, le CPE serait, selon vous, révélateur d'une dissidence de la jeunesse et traduirait une demande d'espoir et de "réenchantement du monde" pour une jeunesse qui n'est pas segmentable. Sur quoi vous basez vous pour être aussi affirmatif ? et quel rapport avec le sujet ? La segmentation de la jeunesse existe bel et bien quant on voit le taux de chômage, pour les uns et la dépendance familiale prolongée pour les autres. Nous ne sommes pas sûrs que la demande de sécurité profesionnelle et "alimentaire" ne soit pas au moins aussi forte que celle d'un "réenchantement; et par ailleurs nous ne voyons pas en quoi elle s'y opposerait. Merci de votre réaction. L'Observatoire de la démocratie