Changer les élites pour changer de politique et retrouver la République Tout montre l’urgence et l’ampleur du changement nécessaire pour que le pays sorte de la crise sociale, politique et de confiance dans lequel on l’entretient.
Changement de politique sur le fond, et non simple changement de forme.
Ils (la droite, les libéraux, ceux qui nous dirigent) font tout à l’envers : là où nous devrions valoriser nos points forts, services publics, protection sociale, idéal républicain, ils veulent les sacrifier et parlent de pesanteurs françaises à abandonner. C’est absurde, regardons comment le modèle anglais ou américain des fonds de pension qui était présenté comme idéal se trouve aujourd’hui incapable de garantir des retraites dignes aux salariés, au point qu’il faut en GB financer par l’Etat une retraite de base à tous! L’Etat américain du Massachusetts cherche à mettre en œuvre un système de protection maladie qui ressemble à notre sécurité sociale, les allemands vont créer un SMIC, qu’on nous demandait d’abandonner hier…La modernité n’est pas où l’on croit. La jeunesse qui parle de « résistance » le sent bien. Résister et réussir socialement et économiquement. Au fond la droite et les libéraux ont besoin de l’échec (les déficits des comptes sociaux sont toujours plus forts sous la droite que sous la gauche) pour remettre en cause nos acquis sociaux et notre modèle républicain, sous la pression de la « nécessité » en dépit d’un désaccord majoritaire de notre peuple.
Ce discours de l’obligation de s’aligner sur les autres pays, le mépris pour notre peuple dont on dit qu’il ne comprend rien alors qu’il désapprouve, est général dans les élites. Une des raisons de la crise que nous vivons est l’ampleur du décalage entre les élites de notre pays et notre peuple. Les élites non seulement sont coupés du peuples mais elles ont aussi renoncé à défendre notre modèle républicain. Elles jouent contre la France. Après avoir résisté à l’indispensable ouverture, économique ou d’esprit, elles se sont moulées dans la pensée dominante du capitalisme financier et ont uniformément agit pour l’alignement au modèle anglo-saxon, passant leur temps à ringardiser l’image de la France. De plus les élites, administratives, technocratiques ou économiques se cooptent entre elles, accumulent des golden parachutes, des sécurités totales, des rémunérations substantielles quand elles demandent aux plus faibles de s’adapter et de supporter tous les efforts. Même au sommet de l’Etat, l’élitisme républicain, la promotion des jeunes issus des milieux modestes n’est plus de mise. Là se trouve l’un des graves blocages qui paralyse notre pays et entretient une démoralisation d’autant plus scandaleuse qu’elle n’a pas de véritables raisons d’être. Il doit y avoir un changement profond de politique, et pour cela il faut renouveler les élites de ce pays. Sinon l’alternance n’arrivera pas à être une véritable alternative, car les pouvoirs resteront aux mains de ceux qui s’y refusent. C’est une exigence démocratique car l’écart croissant entre les décideurs et les citoyens mine la démocratie et fait le nid de l’extrême droite. Contrairement à ce que certains disent « on ne fait pas le changement par le haut » je prétends qu’ « aucun changement n’aura lieu en bas sans changer (ceux qui décident en) le haut ». La tâche est rude, car les conservatismes seront puissants mais seul un homme d’expérience qui connaît bien l’appareil d’Etat, les milieux économiques, qui a su mesurer leur isolement et leurs dangereuses dérives, qui sait dire Non quand tous le presse de dire OUI peut s’y attaquer et réussir (c’est le complément indispensable d’une réorientation institutionnelle). Voilà pourquoi je crois que Laurent Fabius, celui d’aujourd’hui qui a su bonifier avec le temps, est le meilleur candidat pour la gauche et pour la France. MN Lienemann
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