Ils nous dirigent et nous éclairent. Ils pensent pour nous la société, la gèrent en professionnels avisés.Ils interviennent dans les médias pour nous informer, nous guider. Depuis des années, ils nous promettent que Le Pen n'est pas dangereux. Lorsqu'il a commis quelques excès verbaux, il n'était pas question de le condamner ni de l'exclure des droits démocratiques et républicains. Question de principe. Aucun n'a vu ni prévu en 2002 qu'il serait au deuxième tour. Mais tous sont sûrs que fort de cette leçon, l'hypothèse est inenvisageable en 2007. Nous, nous avons peur. eux savent. Question d'évidence. Jean Marie le Pen est vieux, sa succession n'est pas évidente, nous disent ils pour nous rassurer. Nous, craignons le pire pour l'avenir. Avec sa fille. Femme, médiatique, capable de faire oublier et donc excuser les excès de son père, d'en garder le plus efficace et d'en corriger les erreurs. Plus jeune et alerte pour surfer sur la vague. Quelle vague ? la notre. Celle d'une République vieillissante, d'une élite autoproclamée et suffisante. Celle de la démocratie, toujours victime de ses imperfections et de la naïveté des démocrates. Celle de notre scepticisme et de notre incapacité à nous entendre sur l'essentiel, à défendre un cadre commun. L'histoire? une affaire d'intellectuels, pas toujours d'accord entre eux. Le souvenir? un luxe de pays riche et bien portant. Les soldes sont ouvertes. Celles de la république, de la démocratie, de notre volonté et de notre capacité à vivre ensemble, et de défendre un minimum de valeurs communes. Puissions nous nous tromper, interpeller suffisamment pour provoquer un sursaut.... Un sursaut de résistance. Contre Le Pen ? Non, c'est inutile. Contre ceux qui nient des évidences et nous induisent en erreur pour sauver leur confort personnel. Ils sont impardonnables et devront en répondre. mais devant qui et devant quoi? Et à quel prix?
L'Observatoire de la démocratie
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