Il n’est nullement question de faire l’histoire du populisme dans le monde. Impossible de raconter ce phénomène sans comprendre que la culture populiste de protestation n’est autre chose qu’une émanation du mouvement lui-même. C’est pourquoi, il (me) semble utile de décrire, brièvement, les paradigmes fondateurs du populisme et de signaler en quelques lignes l’historique français. Autrement, sans mémoire, les propos de cet essai risquent de donner l’impression qu’il s’agit d’une problématique franco-française et d’une interprétation sans fondements. Force est de reconnaître que la seule mention des grands foyers du populisme nous invite à surmonter l’écueil majeur de l’interprétation du populisme : le mesurer comme un simple épisode sans contexte ni logique interne, sans racines ni pensée propre. Le réduire à un épiphénomène politique sans consistance. Et, en plus, de l’identifier uniquement à la folie ou à la mégalomanie de quelques personnalités charismatiques. Bref, de le juger sans véritablement le penser. Disons pour commencer que l’histoire du populisme s’étend des confins de la mémoire politique et des luttes contre les injustices, la cruauté et l’iniquité de toutes les formes de gouvernement. Si les textes politiques de référence font du mouvement de la paysannerie russe le premier paradigme du populisme, c’est plus un malentendu linguistique qu’une réflexion théorique approfondie Car, les révoltes russes dénommées « populistes » ont peu en commun avec celles qui se sont produites tout au long du XIXe et du XXe siècle en Europe, aux États-unis et en Amérique latine.
Lire notre dossier du mois de septembre 2007, sur le populisme:
Le Néo Populisme est arrivé; Les mouvements populistes; Le rôle des médias dans le populisme contemporain; le populisme à a française, de Napoléon à Bernard Tapie, en passant par De Gaulle; Le populisme latino américain; le populisme aux Etats Unis; le populisme russe,