Démocratie tant enviée sur notre planète par ceux qui en sont privés, démocratie tant décriée, controversée voire oubliée, chez ceux qui en ont l'immense privilège. Toujours à parfaire, elle ne résoud certes pas tous les problèmes, loin s'en faut. Mais elle offre tout de même le meilleur équilibre -ou le moins mauvais -entre libertés individuelles et nécessités collectives. En posant le principe que la Loi qui s'impose est celle d'une majorité, elle permet de vivre ensemble. En garantissant le respect du pluralisme et des minorités, elle en corrige et limite les abus. Elle ne tend pas à l'efficacité et la gêne parfois. Elle lui permet toujours de rester humaine tout simplement. Elle n'est que méthode et ne saurait se substituer à un quelconque idéal ou projet de société. Mais, surtout en période de crises et de mutations, n'est elle pas le dernier rempart contre tous ceux qui pensent que la fin justifie les moyens ? L'histoire nous a montré que c'est toujours au nom d'un idéal futur que se sont déroulées les pires atrocités.....Moteur pour ceux qui sont privés de libertés, elle est un frein et un contrepouvoir contre ceux qui voudront toujours s'en affranchir au nom d'un monde meilleur ou de la vision personnelle qu'ils en ont. Ils le font certes souvent au nom du peuple, mais rarement avec son accord et au prix de combien de manipulations. Rien ne serait peut être plus dangereux qu'une société dans laquelle tout le monde serait d'accord. Une société uniforme finit tôt ou tard en uniformes . Alors soyons là au moins et d'accord, pour la défendre et la promouvoir. Elle n'est pas un bien simplement transmissible par héritage. Jean-Francis Dauriac, Président de l'Observatoire de la Démocratie.