La pertinence de l’actualisation de l’identité nationale et par ricochet du caractère national s’est vue largement médiatisée lors de la dernière campagne présidentielle française et la polémique déclenchée, par le nouveau Président de la République , s’est développé davantage avec la création d’un ministère de l’Identité nationale et de l’immigration. Seul l’avenir dira si ses effets répondront à ses causes profondes. C’est pourquoi ces propos n’ont pas la prétention d’apporter une réponse fracassante à la question posée sur le caractère national, mais de situer la réflexion à travers une nouvelle heuristique (Dorna 1998, 2004). Ce texte est une esquisse rapide pour saisir la portée d’un concept oublié. Peu d’auteurs utilisent la notion de « caractère national », mais plusieurs la refusent ou la jugent sans fondement scientifique. Ainsi, se trouve-t-elle étonnamment en sommeil. Cela fait partie d’un processus de refoulement conceptuel et de l’influence d’un parti-pris épistémologique, dont les sciences humaines et sociales (SHS) sont tributaires. Toujours est-il que des nombreux philosophes et d’historiens du XIXe et de la première moitié du XXe siècle en font grand usage : Fichte et Hegel, aussi bien que des psychologues comme Lanswell, en passant par l’école de Frankfurt et l’austro-marxisme. Certes, à la fin du XXe et au début du XXIe, l’éclipse est presque complète. Les universitaires en sciences humaines et sociales (SHS) lui ont tourné le dos. On en trouve la raison dans les séquelles des abus idéologiques, la virulence avec laquelle les mouvements fascistes, nationalistes et communistes ont utilisé les diverses composantes de l’idée nationale. Il y a, de plus, les pensées néolibérale et post-marxiste qui, mêlant leur volonté de dépasser le cadre politique de l’Etat-nation, se livrent à un règlement de comptes conceptuel avec tous ceux qui de près ou de loin y font référence. Parallèlement, les nouvelles sciences sociales, issues du pragmatisme philosophique et du formalisme méthodologique, ont abandonnées une vision holiste, au nom d’une science objective, notamment la psychologie (individuelle et expérimentale) et la sociologie de type quantitative, ..Pourquoi donc tenons nous à réveiller une notion aussi oubliée que contestée, si imprécise que certains hésitent ou renoncent à lui attribuer une scientificité ? Lire la suite. Paru dans les cahiers de la psychologie politique
Notre dossier du mois: "l'identité nationale" L'idée de Nation - Synthèse- Le retour du caractère national ? Alexandre Dorna; Grande nation ou petite patrie, quelle France? Raphaël Dargent ; La notion de caractère national à l'époque romantique; Robert Legros; pour ou contre la créatin d'un Ministère de l'identité nationale; Qu'est ce qu'une Nation ? (Ernest Renan-1882); La Nation de Fichte à Rénan
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