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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 07:31

 .."l’humanité de l’homme n’est pas engendrée par l’homme lui-même, par son pouvoir d’autonomie, sa capacité de devenir majeur, sa faculté de commencer, mais par des appartenances particulières, par son inscription dans une histoire, une langue, une religion, bref par un enracinement au sein d’une culture.." Robert Legros

 

  La notion de caractère national s’affirme à l’époque romantique dans le cadre d’une opposition à la conception libérale ou individualiste de la nation. D’après celle-ci, les individus se libèrent de toutes leurs particularités en conquérant leur autonomie et leur indépendance. Devenant majeurs, leur humanité efface les traces d’un passé au cours duquel ils étaient restés enfermés dans leurs traditions. La conception organiciste de la nation, développée au sein du mouvement romantique, en Allemagne mais aussi en France, repose sur une conception profondément neuve de l’humain : l’humanité de l’homme n’est pas engendrée par l’homme lui-même, par son pouvoir d’autonomie, sa capacité de devenir majeur, sa faculté de commencer, mais par des appartenances particulières, par son inscription dans une histoire, une langue, une religion, bref par un enracinement au sein d’une culture. D’où une exigence nouvelle, celle de préserver l’humain non pas par le respect de droits qui seraient inhérents à tout être humain mais en sauvegardant ce qui porte la marque du caractère national. Pour comprendre la naissance de cette exigence qui se fait jour au sein du mouvement romantique, il importe de se reporter à l’histoire de la formation de la nation. La pensée romantique de la nation s’est développée en réaction contre la conception individualiste. Mais l’une et l’autre se détachent de la notion de nation qui avait pris sens à la fin du Moyen Âge dans le cadre du Royaume.  Telle qu’elle émerge de la révolution démocratique, la nation est constituée, comme Renan l’a souligné dans sa célèbre conférence de 1882, par deux composantes indissociables. « L’une, écrit-il, est dans le passé, l’autre est dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis »[1]. D’une part un passé commun, une mémoire collective, une même histoire. D’autre part le consentement actuel, le désir de continuer une vie commune, l’acte d’adhésion volontaire à la communauté nationale, comme si la nation était « un plébiscite de tous les jours »[2]. D’une part un héritage, d’autre part la volonté de l’assumer sans en rien retrancher. Une nation est constituée à la fois par la profondeur d’un passé et la force du vouloir : ainsi apparaît-elle quand elle ne se confond ni avec une association qui serait fondée sur un contrat, ni avec une ethnie qui serait fondée sur des critères naturels. Le courant individualiste ou libérale méconnaît cette double composante constitutive de la nation, de même que l’organicisme romantique. L’individualisme libéral ne voit dans le passé d’une nation qu’une dimension accidentelle ou contingente, voire un poids dont les membres d’une nation pourraient et devraient se libérer dès lors qu’ils ambitionneraient de se rendre autonomes, de décider eux-mêmes et par eux-mêmes des modalités de leur vie commune. L’organicisme romantique, en revanche, considère la volonté des individus comme seconde par rapport à leur appartenance à un passé qui les a façonnés. Du fait que les membres d’une nation veulent vivre ensemble, on ne peut nullement conclure, selon la perspective romantique, que leur volonté soit constitutive de leur union, c’est bien plutôt leur union, dans la mesure où elle remonte à un lointain passé, qui est constitutif de leur volonté de vivre ensemble.    L’individualisme libéral prétend en effet faire reposer la nation sur la seule volonté des individus, sur leur seule adhésion volontaire. Comme si la nationalité pouvait se réduire à une définition juridique. Comme si le choix des individus était inconditionné. Comme si la formation d’une nation n’était pas toujours plus originelle que la volonté d’y appartenir. Comme si le désir de vivre ensemble n’était pas toujours déjà second par rapport à une communauté qui a déjà son histoire.    Sensible aux dangers que fait peser l’individualisme libéral sur la vie en commun, la pensée romantique a développé une conception de la nation qui s’oppose radicalement à la conception individualiste et élective de la nation, qui semblait triompher au lendemain de la Révolution française. L’individualisme libéral conçoit la nation comme si elle pouvait devenir le produit d’un contrat, comme si elle pouvait être de l’ordre d’une association fondée sur le choix de ses membres, et comme si elle pouvait relever d’une construction ; de cette vision volontariste, artificialiste et individualiste de la nation, un courant du romantisme s’est attaché à prendre le contre-pied : il érige la nation en une donnée naturelle, vivante et organique.  La conception romantique de la nation décrit celle-ci comme une donnée naturelle plutôt que comme le produit d’un accord entre des individus, non pas au sens où elle serait d’ordre physique ou matériel : elle se définit au contraire par un esprit ou une âme. Elle est naturelle en tant que spirituelle. L’esprit d’une nation est naturel en ce sens qu’il façonne les individus qui la composent, et dès lors s’impose à eux à la manière d’une langue maternelle : comme un donné qui les précède et qu’ils doivent assumer. La conception romantique de la nation considère celle-ci comme une réalité vivante plutôt que comme une construction artificielle, non pas au sens où elle serait d’ordre biologique mais dans la mesure où, de même que la vie sous sa modalité la plus haute, à savoir la vie humaine, elle est l’union d’une âme et d’un corps. Elle est une âme incarnée ou un corps animé en ce sens qu’elle se caractérise par un esprit indissociable d’une sensibilité. La sensibilité d’une nation est spirituelle en ce sens qu’elle est imprégnée d’une culture. Son esprit est sensible en ce sens qu’il est incarné dans des institutions, des habitudes, des caractères qui lui sont propres. La conception romantique de la nation se représente celle-ci comme une communauté organique plutôt que comme une association d’individus, non pas au sens où elle serait d’ordre zoologique ou botanique mais en ce sens qu’elle forme un tout qui à la fois transcende ses parties – une langue, une musique, une littérature, un habitat, une peinture, une religion, des légendes, une constitution politique, des coutumes – et leur est immanent. La communauté nationale transcende ses parties car elle n’est pas leur simple somme, et elle leur est immanente dans la mesure où elle est présente en chacune d’elles.  L’opposition entre l’organicisme romantique et l’individualisme libéral est radicale car elle témoigne d’une opposition entre deux conceptions de l’humanité de l’homme. Dire que la nation est une association fondée sur la volonté de ses membres, repose sur un contrat, peut être l’objet d’un choix inconditionné, c’est concevoir que les membres d’une nation devenue démocratique lui appartiennent en raison de leur faculté humaine de choisir, en raison d’une volonté qui est libre en tant que volonté humaine ; bref leur humanité (leur liberté) est une condition de leur nationalité. En revanche, considérer la  nation comme une communauté naturelle, vivante, organique, c’est prétendre que ses membres sont humains (capable de vouloir, de penser, de comprendre) par leur appartenance à une nation – à une langue, une tradition, un esprit collectif, une sensibilité commune, en un mot une culture ; bref leur appartenance à une nation est considérée comme une condition de leur humanité. D’un côté une conception de l’homme comme humain (libre) en tant qu’homme, de l’autre une conception de l’homme comme humain en tant que membre d’une culture. L’organicisme romantique stigmatise la conception libérale et libérale en raison de son universalisme abstrait ; celle-ci dénonce le particularisme de la pensée romantique. Lire la suite

 

Paru dans "les cahiers de la psychologie politique"

Notre dossier du mois:  "l'identité nationale" L'idée de Nation - Synthèse- Le retour du caractère national ? Alexandre Dorna; Grande nation ou petite patrie, quelle France? Raphaël Dargent ; La notion de caractère national à l'époque romantique; Robert Legros; pour ou contre la créatin d'un Ministère de l'identité nationale; Qu'est ce qu'une Nation ? (Ernest Renan-1882); La Nation de Fichte à Rénan

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